Le mot du mois

LE MOT DU MOIS

"Manger, c'est incorporer un territoire".

Jean Brunhes, géographe français (1869-1930)

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"Au fond des provinces, il existe des Carême en jupon, génies ignorés, qui savent rendre un simple plat de haricots digne du hochement de tête par lequel Rossini accueille une chose parfaitement réussie".

de Balzac, La Rabouilleuse, 1842.

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"Les animaux se repaissent, l'homme mange, l'homme d'esprit seul sait manger"

Jean Anthelme Brillat-Savarin (1755-1826).

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Les bonnes adresses d'Ernestine

C'est qui Ernestine ?


Vous allez la retrouver de temps en temps, dans les critiques, faisant de courtes apparitions au détour d'une dégustation. Ne vous y fiez pas : sous ses airs ingénus, la petite mère a plus d'un tour dans son tablier. Elle pourrait bientôt vous faire découvrir des tas de bonnes choses... Elle va aller vous dénicher de bons produits péi, fabriqués par des artisans passionnés, pour le plus grand bonheur de votre palais !

Fiche d'identité
Nom : Dijoux
Prénom : Ernestine
Age : 25 ans
Adresse : quelque part dans les hauts
Signe particulier : codindée et parle avec un fort accent chantant.

• Fille aînée d’Iréné et Marie-Berthe Dijoux, éleveurs «d’bèf». Ernestine a 6 frères.
• Fait merveille pour aider sa mère à la cuisine, «rod bwa», «couri dérièr poules», «tueu canor», «fé la farce», «hache zognons»... 
Accessoirement passe «balié» dans la cour, et sert les invitées de Marie-Berthe pour le ladi-lafé du dimanche en faisant tourner l’anisette.
Loisir : danse séga piqué au "bal la poussière" avec son amoureux Julien Hoareau, dit «Jules coco d’pain» (parce que lu na poin’ cheveux !)


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CALICOCO
Grégory GRIMOULT

Un petit assortiment des produits Calicoco, qui va s'agrandir
(De gauche à droite) Grégory et François


Grégory Grimoult, 36 ans fringuants, jeune papa heureux et pompier de son Etat a pâtissé professionnellement au pays des Calissons, à Aix. Alors qu'il découvre notre île, il constate un certain vide dans le domaine de la confiserie (à part les bonbons cocos et les "fondantes" de la Salette) et, depuis trois ans, s'atèle avec opiniâtreté à le remplir. Calicoco naquît donc. "Cali" comme Calisson et coco comme coco. 
Tout part d'une question existentielle de confiseur : "pourquoi pas faire un calisson de La Réunion ?". "Je me suis dit que j'allais remplacer l'amande par de la noix de coco et le melon confit par de la papaye verte. Au début, on m'a pris pour un fou", raconte Grégory (Ah ?). "Les gens ont goûté, ils ont trouvé ça bon." (Aaaah !).
Nous aussi, nous goûtons. Et c'est effectivement très goûtu. Car bien dosé en sucre, nous nous laissons dire, ce qui permet à la pâte de s'exprimer, avec presque des accents d'amandes dans la texture ou le coco exhale sagement son parfum lacté. Peuchère.
Grégory décline le calicoco avec du rhum, du letchi, des eaux de vie (de "La part des Anges"), de l'ananas, de la gelée de goyavier en saison.  "j'ai plein d'idées de choses à faire avec les fruits péi et les eaux de vie."

Il ne s'arrête pas en si bon chemin, notre pompier-confiseur nous arrange une pâte à tartiner (les Tartinali) qui compte cinq parfums, dont le chocolat-dakatine qui marche allègrement sur les plate-bandes d'une multinationale célèbre comptant des millions de junkies.
"Je n'utilise pas de noisette, ni d'huile de palme, mais des produits de la Réunion", précise-t-il en clin d'oeil. Le chocolat excepté. Un chocolat de pro, qu'il importe. "Je n'utilise que des produits que j'aime". Des nougats sont aussi proposés, "du miel de La Réunion avec des lamelles de noix de coco", ainsi que des berlingots, qu'il personnalise "dans la masse".

Grégory livre sur toute l'île. On retrouve ses  produits dans les épiceries fines, les boutiques touristiques, le duty-free. Une dizaine de revendeurs où les Calicocos se vendent bien. Car si les contenus sont bons, les contenants sont aussi à la hauteur. Notre confiseur fait les choses comme il faut : "je suis le seul à faire des pots carrés à La Réunion", dit-il par exemple, en parlant des Tartinali. 
Depuis le mois d'août Gregory se fait aider par le jeune François (photo ci-contre), futur pape du bonbon, allez savoir, qui calicocotte à tour de bras.

De l'aide, il en faut, parce qu'avec la cafetière qui bout d'idées (et de projets) comme ça, sûr que le père Grimoult aura de quoi faire avant que l'héritier soit en âge de recevoir l'enseignement paternel, avec le "Groupe Calicoco international Father and Son" que la petite entreprise de Cambaie sera devenue. Ou pas. Peu importe. Tant que la passion du métier et des produits de La Réunion habitera Grégory, les clients seront contents, et après tout, c'est ce qu'il y a de plus important.

Les Tartinali se déclinent en 5 parfums : Caramel et sel de Saint-Leu, Caramel-dakatine, Chocolat-tangor, Chocolat au lait - praliné - coco, et le chocolat-dakatine (notre photo), une douceur onctueuse totalement addictive.

Calicoco 
0692 69 03 95



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LA TRINITAINE
Patricia et Remy BEAUTRAIT

Photo Ludovic Laï-Yu

Photo Ludovic Laï-Yu

Avec les basques et les corses, les bretons sont assez bien représentés sur l'île. Depuis la mi-mai, une boutique de La Trinitaine vient leur rappeler un peu leur pays, dans la partie haute de la rue Maréchal Leclerc. En face du laboratoire d'analyses médicales. 
La Trinitaine est l’une de ces marques emblématiques du patrimoine culinaire breton dont l’histoire repose sur des hommes et des femmes, une famille, un métier et un territoire. Une aventure qui commence en 1955, année où le fondateur Lucien Petit crée la recette des biscuits pur beurre.
"Nous accordons une attention particulière à la sélection des ingrédients que nous utilisons dans la fabrication de nos biscuits ainsi qu’à leur origine issue d’une agriculture de proximité (France et si possible Bretagne)" peut-on lire sur le site de la marque.
Patricia, qui vous accueille avec son joli sourire, a plus de 400 références à vous faire (re)découvrir. Avec les biscuits pur beurre (do bèr ma fille, do bèr pou arrange out bouche !), elle et son mari vendent aussi de la farine pour les crèpes, de la conserverie bretonne, de la bière, de l'hydromel, ect.
A visiter d'urgence.
Un site internet local est en projet pour passer commande en ligne.

La Trinitaine
4, rue Maréchal Leclerc à Saint-Denis
Tél : 02 62 41 65 10
contact@reunibreizh.com
www.latrinitaine.com

Photo Ludovic Laï-Yu


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MAMONJY IMPORT
Francine Sabatier Razafimamonjy


Mamonjy Import. C'est sous ce nom quelque peu exotico-commercial, que s'est installée Francine Sabatier, il y a trois ans aux Avirons,  en tant qu'importatrice de spécialités culinaires de la Grande Ile, dont elle est originaire. 
Son produit phare : le crabe de Mada, et aussi la langouste, en saison. Des crabes qui arrivent tout frais vivants, humides, et qu'elle met à dégorger dans ses viviers, avant qu'ils ne retrouvent la forme olympique pour le plus grand plaisir des restaurateurs et aussi des particuliers, que l'entreprise rencontre au marché des Avirons, le samedi matin. Le bouche à oreille, la meilleure des publicités, fait son office. Quand on a comme clients la Bobine, Jehan Colson de La Fabrique, ou Marc Chapot du Blue Margouillat, dont nous avons déjà exposé les pédigrees dans ce même journal, ça en pose déjà son crabe !
Des spécimens à pinces bien en chair, qui vous pèsent entre 250 et 800 grammes quand même, avec une saveur incomparable (vous pensez, on y a goûté !), et dont raffole particulièrement la communauté asiatique, à La Réunion comme dans le monde.  Pour 32 euros le kilo, en cari, aux gros piments, au lait de coco, en gratin, ou à «l'entonnoir» (spécialité de l'île Sainte-Marie), le décapode des mangroves malgaches ravit tous les palais, et fera sacrément bonne figure à votre table de fête.
Mamonjy import c'est aussi le poivre de Mada (le «lourd» et le «sauvage», un des meilleurs poivres au monde), les confitures «Bernadette de Lavernette» aux moults parfums (distribuées chez Fauchon, oui madame !), et du chocolat Menakao, fabriqué dans la Grande Ile de A à Z cacao compris, vendu en épicerie fine, notamment aux Caves du soleil et à La Petite Rivière à Saint-Denis.

Mamonjy Import
Francine Sabatier Razafimamonjy
Tél 06 92 26 70 00 • 8 Chemin Belleme, Les Avirons


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TRADITIONS 974
Eric Daly



 [Novembre 2014] Piment la pâte. Un nom et un épithète qui suscitent d'emblée la méfiance prudente, la terreur respectueuse ou la salivation anticipée selon que celles et ceux à qui la chose est exposée soient des chats échaudés, des bleusailles du piment ou des consommateurs avertis, croyants ou pratiquants.
C'est avec une fierté quelque peu chauvine que nous autres créoles nous nous revendiquons souvent de cette dernière catégorie, tant il est vrai que nos organes furent éprouvés puissamment dès notre plus jeune âge. Et quelque fois par accident, ayant pris une plaisanterie paternelle pour de l'argent comptant. Réponse à une demande d'information au sujet de la pâte colorée qui s'étalait dans le pain du quatre heures : "C'est de la confiture !"
Animés d'un intérêt évident et d'une humilité étudiée, au regard de la position probable du condiment dans l'échelle de Scoville (qui mesure la force des piments, inventée en 1912 par le pharmacologue éponyme, Dieu le bénisse), nous avons accepté de déguster un panel de cinq piments la pâte de Traditions 974 qui se taille déjà une solide réputation chez ses fidèles clients. Une expérience qui nous a ouvert tous les orifices, comme de juste, et de haut en bas dans l'ordre, mais pour la bonne cause : convaincre les sceptiques et rassurer les indécis.­
Pour bien faire, nous avons dégusté les différents parfums sans autre accompagnement que du riz blanc, afin d'en saisir les nuances précédant d'une demi-seconde le déchaînement nucléaire qui emporte les papilles comme pailles cannes dans la fournaise. Nous veillons bien à ce que ce soit la partie arrière de la langue, moins sensible,  qui encaisse le premier bombardement.
Le piment rouge "simple" est notre première cuillerée. Le nez est capiteux. L'attaque est franche et profonde. Les humeurs de gingembre confit assorti d'une sorte de remontée d'huile de fond de cari de la veille colonisent nos sinus. La force s’atténue par paliers, et la larme qui luit au coin de l'oeil n'a pas que des origines physiologiques : nous avons retrouvé le bon parfum du piment la pâte d'avant.
Nous laissons un petit quart d'heure s'écouler pour atténuer l'incendie, avec l'aide de riz blanc.
Le piment vert "simple" est moins profond, plus parfumé et un peu plus acide que son frère rouge. Son attaque est plus progressive et reste assez uniforme, somme toute, ce qui avantage sa saveur.
Le piment rouge combava est un peu comme le mélange des deux précédents caractères, avec une attaque plus acidulée et un arrière nez fleuri où l'odeur caractéristique du combava est comme Docteur Jekyll et Mister Hide, effacé ou franc du collier, tour à tour.

Les pâtes de piments cabris ne jouent pas dans la même cour. Si leur attaque est assez similaire au piment rouge combava, en presque plus sage, leur puissance augmente graduellement. Celle-ci est comme le lièvre de la fable, la saveur exquise du piment cabri étant la patiente tortue, qui fait son bonhomme de chemin. Un chemin plus long pour le vert, quoique plus diffus en définitive. Au lieu de l'explosion franche et instantanée de la bombe à neutrons, nous dégustons­ l'enfer distillé des orgues de Staline. La preuve claquante de la qualité de ces produits est que leurs saveurs restent bien présentes, celles-là mêmes qui vont enclencher la bouchée suivante, au milieu des larmes masochistes et des sinus en capilotade.

Notre verdict : les piments la pâte de Traditions 974 valent vraiment le détour. Et le mot "traditions" n'est pas usurpé. Loin d'être de la simple poudre de dynamite, ce qui n'a aucun intérêt, ils laissent s'exprimer les parfums des piments, efficacement soutenus par le tandem ail-gingembre et conservé dans l'huile comme le moustique de Jurassic Park. S'il ne fallait retenir qu'une seule preuve de qualité : la première bouchée pimentée en appelle une deuxième et non pas la recherche frénétique d'un extincteur. Ces saveurs sont assez présentes pour sublimer celles des caris qu'elles accompagnent. Aux plus fragiles et aux craintifs, nous conseillons de ne prendre que des petites quantités à la fois, d'éviter l'huile autant que faire se peut, et de garder le piment le plus longtemps possible sur la partie arrière de la langue en évitant les côtés. Avant de mastiquer, plaquez la bouchée sur le palais et inspirez afin d'en apprécier le parfum unique. La pâte de piment de Traditions 974 : on en pleure mais on l'aime !

0692 75 81 28
Tradition974@gmail.com


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STEFF ET SON PALAIS DES GLACES
Stéphane Soulié


Depuis 2011, date à laquelle il a repris le commerce du 47 de la rue Four-à-Chaux, à Saint-Pierre, Stéphane Soulié, Maître artisan glacier, s'accroche à l'idée de faire découvrir, même aux plus sceptiques, des parfums de crème glacée qui sortent de l'ordinaire en allant chercher des saveurs traditionelles dans le terroir réunionnais, et même, si l'on peut dire, au fond de la marmite créole !

Et le père Soulié a 150 références dans son congélateur, qu'il travaille à tour de bras et à longueur d'année, itinérant son art par salons et par foires, jamais avare de vous en apprendre sur son métier qu'il exerce à La Réunion depuis 1998, fort d'une expérience professionnelle dans l'industrie du lait, acquise en Haute-Savoie, puis chez Miko, où il a fait de la recherche et du développement.
Pour chercher, il cherche. Toujours. Et il invente. "Nous testons nous-mêmes nos créations", dit-il, faisant référence à son épouse. Et parfois certaines sont vues comme osées par la clientèle. "On a essayé une glace au parfum paté créole. Franchement c'était pas mauvais, mais ça n'a pas pris". Fort heureusement, d'autres créations ont remporté suffisamment de suffrages pour être jugées dignes de figurer dans les bacs : "Amandes et géranium", "Délice de patate douce et miel", "Caramel au sucre de canne salé à la fleur de sel de Saint-Leu", par exemple, que nous avons nous-même dégusté (voir par ailleurs). "Les échec sont rares, 95% de mes créations passent, surtout auprès de la clientèle des gourmets et des touristes." revendique Stéphane, qui admet quand même une significative baisse de son chiffre d'affaire pendant l'hiver austral. Pour autant, notre maître glacier ne se décourage pas. "Je veux proposer des produits différents et j'aime bien travailler les fruits locaux". Même s'il reconnaît que les parfums classiques se vendent mieux, certaines créations commencent à prendre : "La patate douce, l'amande-géranium et la crème brûlée et Ylang-ylang", des clients venant même lui faire des compliments dithyrambiques à leur sujet. En fait, chez Steff, manger une glace est bien plus qu'une pause-rafraîchissement plus ou moins gourmande telle qu'on peut la concevoir chez les industriels du métier, c'est aussi le plaisir de redécouvrir des saveurs parfois sorties de leur utilisation classique et qui, par la transformation qu'elles ont subi associées au lait, s'en trouvent sublimées voire transcendées, ce qui vous procure immédiatement des émotions gustatives sans commune mesure avec le plaisir ressenti avec une glace "classique". 


Si la peur de l'inconnu vous freine, la révélation d'une glace au gingembre, par exemple, balaie tout cela en deux coups de cuillèr à pot (de glace) ! 
Dès lors, pourquoi diable attendre l'été pour aller chez Steff s'envoyer une bonne crème glacée ou un sorbet ? On se le demande !


Stéphane Soulié, Créateur de glaces et Maître artisan glacier
47 bis, rue du Four-à-chaux à Saint-Pierre
Steff.glacier@gmail.com - Gsm : 0692 65 79 03

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LES DÉLICES DU "TI BEC FIN"
Christian et Anabelle David

Christian David est un homme heureux. Déjà, porter un nom pour le moins biblique et être le sosie du père Noël, ce n'est pas courant, mais ce n'est pas pour ça qu'il est heureux. Il l'est parce qu'il a la chance fantastique d'apprécier à leur juste valeur les produits de qualité et de les préparer avec talent et un amour certain. Cela fait plus de 30 ans que ça dure !
Jadis restaurateur au Maïdo où il tenait l'auberge des Acacias, Christian est venu s'installer dans la fraîcheur des Makes après un intermède de huit ans en métropole. Il y mijote ses conserves, mitonne ses chutneys et ses piments rouges, couve d'attention ses vinaigres et prépare avec un soin consommé ses rhums arrangés et autre punchs dont l'odeur vous propose déjà un voyage au pays de l'authentique et du terroir. 
A l'origine, les conserves ont été créées pour répondre à la demande des clients de l'auberge des  Acacias, qui, trouvant que les plats avaient un goût de «  pas assez  » réclamaient du «  rab  » en partant. Le succès est toujours au rendez-vous. «  Nos clients apprécient particulièrement les chutneys," nous glisse Christian, en précisant que la recette est plus proches du chutney indien que de l'anglais. On s'en douterait. Tomate verte, tomate basilic, potiron, bringelles, mangue verte : il y en a pour tous les palais. «  Et on fait tout nous-même, y compris la poudre de massalé  ». 


Chez les David on innove, on crée. Rhum chouchou-verveine citronnelle, «  vinaigre des amants  » (sic!), rhum à la rose qu'il vend 70 euros la bouteille (son produit le plus cher), ayant nécessité quatre ans de macération de sept variétés de roses différentes, sont proposés au chaland, entre autres curiosités. 
Nous goûtons le rhum capucine. trois kilos de fleurs pour une bouteille les enfants  ! Pas moins. Et l'odeur un peu piquante des graines de capucine, qu'on cueillait jadis pour les faire macérer au vinaigre, nous remonte dans les sinus avant même la première lampée. Glou. Le spiritueux joue avec nos papilles, envoie le sucré léger puis l'accroche de l'alcool en milieu de bouche, avec une décharge dans le nez, pour bien faire, pour finir sur des notes plus calmes qui laisse sur la langue le parfum de la fleur et son humidité poivrée.
Nous n'avons plus qu'à remercier Anabelle et Christian David pour leur accueil et toutes ces bonnes choses qu'ils nous ont fait découvrir.
Tous ces produits sont proposés à partir de 5 euros. Vous trouverez Anabelle et Christian David au marché de Saint-Leu tous les samedis que Dieu fait.




Le «  Ti Bec Fin  »
29, route Montplaisir, Les Makes
Tél : 0692 92 49 38
Facebook : www.facebook.com/TiBecFinLaReunion

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LO'LLIPOP CRÉOLE, 
quand «passion» rime avec «macarons»


Vincent Macarty, 32 ans dont 12 de métier, est tombé dans la pâtisserie à 7 ans, le jour où il a voulu aider sa mère à faire un gâteau au chocolat. La vie l'a un temps entraîné vers d'autres horizons, mais il est revenu à ses rêves d'enfant, décrochant un BTS en hôtellerie et restauration au lycée de la Renaissance. Après, c'est la Belgique, au restaurant gastronomique bruxellois Rouge Tomate, comme chef pâtissier. Enfin l'enfant de la Réunion revient au pays, avec des idées plein la tête et une fougue comme on en voit peu. Il ouvre début mai son entreprise Lo'Llipop Créole, un projet qui mûri depuis 3 ans.
" La pâtisserie, c'est de l'art. Un gâteau doit être bon, bien sûr, mais il doit se manger aussi des yeux." déclare Vincent, se référant aux mentors qu'il admire comme Christophe Michalak et la maison Ladurée, réputée pour ses macarons.
C'est justement dans les macarons que Vincent Macarty s'est spécialisé, sans dédaigner par ailleurs les autres mignardises et les gâteaux créatifs. S'il propose toujours le macaron à la crème au beurre aux parfums classiques (marron, chocolat, citron…), ce réunionnais attaché à ses racines et à sa culture décline aussi ses douceurs avec des saveurs locales  et des produits de saison : patate douces, goyaviers, ananas, bonbon miel… Mais son produit le plus original et qui requiert les faveurs de sa clientèle c'est le macaron au rougail dakatine, qu'il nous propose de déguster. On ne se fait pas prier.
Légère résistance du biscuit en craquant-collant qui finit en fondant sucré sur la langue. Parfum d'abord tranquille de la dakatine qui se réveille et éclate en bouche porté par un petit côté salé discret et la force maîtrisée du piment cabri qui confère à l'ensemble un piquant léger et soutenu. Montée des parfums d'arachide aux sinus qui nous rappelle les petit pains dakatine verts de piment qu'on achetait chez le chinois du coin quand on revenait de l'école crottés, histoire de compenser l'avoinée qu'on allait se prendre avec la mater. Un frisson. Marier le macaron au rougail dakatine, c'est vraiment une idée de génie.
Notre homme n'est visiblement pas du genre à rester sur les sentiers battus et s'est fixé un challenge : mettre en avant les produits locaux, et frais, afin de proposer à sa clientèle en général et aux touristes en particulier un voyage gustatif créole tout nouveau. "Mes parents, ma famille et mes proches ont été mes premiers cobayes", révèle-t-il. 
L'entreprise est toute jeune, et déjà le bouche à oreille fait écho de la qualité des préparations, aidé par le web. Vincent écoule déjà 300 à 400 macarons par semaine. Lo'Llipop Créole ne livre que sur Saint-Denis et Sainte-Marie pour le moment,  quand la commande est suffisante, en s'adressant aux particuliers mais aussi aux professionnels. Pas d'embauche de prévue mais Vincent y songe, et les projets foisonnent, comme celui d'ouvrir sa boutique selon un concept original, à condition de trouver un investisseur. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.

Pour toute commande :
ou  0693 93 00 21
Petits cannelés au rhum et à la vanille

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LES FOIE GRAS DE BOURBON 
Si na in nafer i arange la bouche Ernestine [S'il y a bien quelque chose qui fait saliver Ernestine] dans ces temps de fête, c'est le foie gras. Et pour le foie gras, Ernestine achète chez les époux Cannepin, Danielle et Noël, pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'ils sont présents à la plupart des manifestations, depuis 28 ans, aux quatre coins de l'île, et on peut y déguster leurs produits. Ensuite parce qu'on peut trouver ces derniers dans les supermarchés Score, Jumbo et Carrefour, de Sainte-Suzanne au Tampon en passant par le Port et Saint-Pierre, au rayon des produits frais. Enfin parce que loin de se contenter de la tradition, les Cannepins innovent en mariant pâtés, foie gras et autres cuisses de canard aux saveurs locales.
 Dégustez donc le foie gras à la mangue José, et vous verrez comment le goût du fruit se répand en bouche au fur et à mesure que le morceau glisse derrière le palais. Appréciez le foie traditionnel parfumé à l'Armagnac. Savourez le foie gras au vieux rhum, puissant, qui vous ramènera aux ambiances de la boutique près des usines sucrières, après « la paye » ! Enfin fermez les yeux pour lentement apprécier les rillettes de canard, au sel parfaitement dosé, qui exprimera toute sa saveur autant que son cousin foie gras sur un petit Crémant bien frais. Sans oublier le pâté au goyavier et quatre épices, fort en caractère, parfait pour des canapés croustillants.
Pour compléter vos achats, ne faites pas l'impasse sur le magret de canard fumé, et quel fumet Jésus-Marie-Joseph ! Ernestine en avait les jupons tout retournés tellement cette odeur lui rappelait la cuisine de grand-mère avec le boucané "pendillé". Pour accompagner le magret et préparer au passage quelques douceurs, testez voir les confitures de Danielle. Nous avons eu un gros coup de cœur pour la « banane-cannelle-gingembre », une pure merveille ! Livraisons à domicile possible sous conditions. Les prix s'étagent entre 5 et 37 euros.
Saluons ici la passion de Noël et Danielle, qui, toujours bon pied bon œil, monsieur aux fourneaux et madame aux quatre points cardinaux, sur le terrain, continuent d'apporter leur précieuse pierre à la richesse de la gastronomie locale.
Tél : 0262 21 50 43 - Fax : 0262 41 11 85

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LE TI GOUT LONTAN
Les fêtes seront bientôt là, et vous cherchez peut-être déjà des idées de cadeaux à offrir. Ernestine  et son chaperon Marie-Madeleine Modération vous emmènent à Sainte-Marie, voir Michel Coraboeuf. Sa « boutique », le « Ti Goût Lontan », est spécialisée dans la fabrication de rhums arrangés et de sirops. L'homme, qui se définit lui-même comme un « amoureux des saveurs », a commencé son activité il y a cinq ans, avec son épouse, après être tombé en extase devant la variété de fruits disponible à La Réunion. Il vous propose une demi-douzaine de préparations aux saveurs locales, que vous trouverez toute l'année, comme le café-vanille et le banane-vanille (de la vanille bien d'ici!), ou disponibles selon la saison (letchi). Ses compositions sont réalisées avec du rhum de la distillerie de Savanna. Présent au salon Régal aujourd'hui, Michel Coraboeuf aura cœur de vous faire déguster ses rhums joliment packagés. Nous vous recommandons vivement le rhum orange-cannelle... très frais et délicatement parfumé qui terminerait bien un cari de poisson.
Si vous souhaitez rendre visite à M. et Mme. Coraboeuf, il est prudent de leur passer un petit coup de fil, avant d'aller les voir au 117 bis, rue Manès, à Sainte-Marie, Ravine-des-chèvres-les-hauts (en venant de Saint-Denis par la quatre voie, prendre la sortie « Bagatelle » et grimpez sur deux kilomètres).
Tél : 0692 82 24 67. tigout.lontan@wanadoo.fr

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